Anévrisme de l’aorte abdominale

L’aorte est le plus gros vaisseau du corps qui émerge du cœur pour traverser le thorax et l’abdomen. Il se divise en deux artères iliaques à hauteur de l’ombilic, destinées à la perfusion des jambes. Dans son trajet abdominal, il donne des artères irriguant les viscères.
Cette aorte peut se fragiliser et se dilater sous l’effet de la pression sanguine. On parle alors d’anévrisme de l’aorte dont le plus gros risque est la rupture. Dans la plupart des cas, cet anévrisme de l’aorte est découvert par hasard lors de la réalisation d’une imagerie de type échographie abdominale ou CtScanner Abdominal prescrite dans le cadre d’autres pathologies. Parfois, en particulier chez le patient mince ou si l’anévrisme est très volumineux, une « masse pulsatile » peut être ressentie dans l’abdomen, amenant le patient à consulter. Dans d’autres cas, la symptomatologie est dominée par des douleurs abdominales d’apparition brutale témoignant de la rupture ou fissuration de l’anévrisme, mettant en jeu le pronostic vital du patient et imposant une intervention chirurgicale en urgence.
Lorsque cet anévrisme atteint un certain diamètre (55 mm chez la femme et 60 mm chez l’homme), il doit faire l’objet d’un traitement chirurgical afin de mettre le patient à l’abri d’une rupture. En dessous de ses valeurs, une surveillance annuelle échographique ou scannographique est souhaitée.
Le traitement est soit endovasculaire soit chirurgical classique par « voie ouverte ». Le choix de la technique réside essentiellement dans la morphologie de l’anévrisme et la fragilité du patient.
1. Le traitement chirurgical par voie ouverte consiste en une ouverture de la paroi abdominale afin d’aborder l’aorte pour remplacer sa portion anévrismale par une prothèse « bifurquée » constitué d’un corps et de deux pattes (à la manière d’un pantalon) et dont les pattes seront suturées aux artères de l’aine (artères fémorales communes) imposant en plus, une incision dans les deux plis de l’aine, afin d’assurer la vascularisation des 2 jambes. Cette technique donne d’excellent résultat à long terme mais comporte des risques de complications essentiellement liés au clampage de l’aorte (interruption de la circulation par une pince hémostatique pour permettre la suture la prothèse) et est donc réservée à une certaine population de patient.
2. Le traitement chirurgical endovasculaire est un traitement mini-invasif qui permet d’exclure l’anévrisme en déployant une prothèse bifurquée depuis l’intérieur de l’aorte via les artères de l’aine (artères fémorales communes) au moyen d’une ponction ou d’une courte incision des plis inguinaux, sans incision de la paroi abdominale et sans clampage de l’aorte. Cette technique permet un rétablissement plus rapide, comporte moins de risque et est donc accessible aux patients les plus fragiles ne supportant pas la chirurgie ouverte.